Usain Bolt et ses 9,58 secondes au 100 m n’ont qu’à bien se tenir. Dans le règne animal, de sérieux prétendants pulvérisent le record en dépassant les 300 km/h. Qui sont-ils et comment atteignent-t-ils ces vitesses qui donnent le tournis ? Éléments de réponses avec ce top 3 des animaux les plus rapides sur terre, en mer et dans le ciel.
Sur terre, le guépard
Le guépard passe la majeure partie de son temps à paresser dans la chaleur des monticules d’où il surveille la savane alentour. Mais quand il passe à l’action, il est d’une vélocité surprenante. Il s’approche le plus près possible de sa proie avant de démarrer un sprint foudroyant. Un film a montré qu’il atteignait la vitesse de 80 km/h en trois secondes. Le record officiel fut enregistré au Kenya avec un guépard qui maintint une vitesse de 103 km/h sur une distance de 201 mètres.
Le guépard est dotée d’une colonne vertébrale très flexible, ce qui lui permet de très longues foulées, deux fois supérieures à celles d’un cheval de course. D’autres traits morphologiques lui facilitent la course, notamment ses pattes aux griffes non rétractiles qui agissent comme les crampons d’un joueur de foot, de longues jambes minces aux tendons élastiques, une souplesse qui lui autorise de brusques changements de direction et une longue queue pour garder l’équilibre.
Un guépard ne peut maintenir sa vitesse de sprint plus de 60 secondes. Un sprint se déroule en moyenne sur 200 à 300 mètres en 20 secondes au terme desquelles l’animal, épuisé, doit se reposer au moins 20 minutes pour souffler et dissiper l’excès d’acide lactique sécrétée par ses muscles. Il n’est pas étonnant que les impalas et les gazelles constituant ses proies favorites soient devenues de plus en plus rapides au cours de l’évolution : le record de vitesse de la gazelle de Thomson a été enregistré à 94,2 km/h, de quoi tenir la dragée haute à ces prédateurs !
Dans le ciel, le faucon pèlerin
Le faucon pèlerin est non seulement le plus rapide des oiseaux, mais aussi le plus rapides de tous les animaux. C’est un rapace au corps ramassé, aux ailes pointues et à la queue courte, qui lui permettent de voler à très grandes vitesses. Il est capable d’exécuter des piqués vertigineux de plusieurs centaines de mètres : théoriquement, un faucon pèlerin de 1 kg pourrait atteindre, après une chute libre de 1254 mètres, une vitesse maximale de 385 km/h. L’un d’eux a été filmé par un parachutiste à la vitesse époustouflante de 322 km/h.
Redoutable prédateur, le faucon pèlerin approche sa proie de manière étrange : lorsqu’il s’en trouve éloigné de quelques 1800 mètres, il suit une trajectoire courbe pour l’atteindre. Les biologistes pensent que cela est dû à la vision de l’oiseau, qui est maximale à 40 degrés de part et d’autre de sa tête. A la vitesse où le rapace vole, il serait considérablement freiné s’il devait tourner la tête pour garder la proie dans son champ de vision, et il est beaucoup plus efficace en volant la tête droite tout en suivant une trajectoire courbe.
Mais le piqué, qui ne dure que quelques secondes, n’est pas le vol traditionnel des oiseaux. Le record de vitesse pour un col sur grandes distances est détenu par un albatros hurleur qui parcourt plus de 800 kilomètres à la vitesse de 56 km/h. Il faut dire aussi que l’albatros ne bat pas constamment des ailes et sait parfaitement exploiter la puissance du vent en planant.
Dans l’eau, le voilier
On sait qu’il est difficile de mesurer la vitesse d’un poisson et, tant que l’on ne dispose pas de circuits en pleine mer pour y organiser des courses de poissons, on doit se contenter des estimations faites par les pêcheurs. La morphologie et le comportement du voilier privilégient la vitesse. Tel le nez d’un avion supersonique, son rostre aérodynamique oppose une moindre résistance aux déplacements. Sa vitesse a été évaluée par un pêcheur qui déroula 91 mètres de lignes en 3 secondes, ce qui correspond à une vitesse de 109 km/h – supérieure à la vitesse de pointe d’un guépard -, mais ces mesures ont été réalisées lorsque le voilier sautait hors de l’eau et sont sans doute supérieures à celles obtenues avec un poisson dans l’eau.
Les poissons pélagiques les plus rapides après le voilier sont respectivement l’espadon, le marlin, le thazard, le thon albacore et le thon rouge. Le secret de leur vitesse réside dans leur musculature, composée d’une grande masse de muscles blancs, sollicités lors des accélérations, et de deux blocs latéraux de muscles rouges, qui consomment plus d’oxygène et servent à la nage d’endurance. L’énergie produite par les fibres de ces muscles rouges est en grande partie emmagasinée dans un circuit sanguin particulier plus chaud que l’environnante. Le sang chaud est véhiculé vers le cerveau et les yeux du poisson dès que celui-ci poursuit une proie dans les eaux plus froides des profondeurs.
On ignore exactement la fonction exacte de la grande nageoire dorsale à laquelle le voilier doit son nom, sinon qu’elle lui sert à manœuvrer plus facilement lorsqu’il encercle ses proies, à prendre le vent lorsqu’il nage en surface et à réchauffer son sang lorsqu’il l’expose au soleil.
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